Albertine Sarrazin
Thème : Vie culturelle
A partir du 24 septembre, la médiathèque municipale s’appellera « Médiathèque Albertine Sarrazin ». C’est ainsi que le conseil municipal du 30 août 2010 a décidé de la nommer. Le choix s’est donc porté sur cette auteure éperdument éprise de liberté.
La rencontre s’est produite il y a 3 ans, lors du 18ème anniversaire de la médiathèque. Le spectacle « Le jeu des livres et du hasard », donné par la compagnie du Théâtre du Vent a mis en lumière un extrait de « La traversière » 3ème roman d’Albertine (1966). Un passage dans lequel elle racontait la fébrilité avec laquelle elle avait ouvert l’enveloppe adressée par son éditeur dans laquelle il lui annonçait la publication de son premier roman, L’Astragale (1965). Un texte d’une grande force, au travers duquel, la petite fille née à Alger en 1937, adoptée puis révoquée, enfermée dans des « maisons pour jeunes filles » et livrée à la marginalité et à ses vicissitudes prenait enfin sa revanche sur un monde qui n’avait jusque là fait que la blesser. Albertine racontait ses déboires et elle écrivait divinement bien. Son ecriture était directement venue des viscères, elle était de celles qui vous attrapent, vous captivent et ne vous lâchent plus. « Ecrire des trucs n’est rien, le plus difficile c’est de les vivre » disait-elle. Certes, mais Albertine, en plus, avait un talent exceptionnel. Rien d’étonnant alors à ce que ses 3 romans parus entre 1965 et 1966 aient connus un succès fracassant. Ses recueils de poésies et de lettres (notamment celle destinée à Julien Sarrazin, l’amour de sa vie), moins connus, sont tout autant imprégnés de sa passion, de sa sensibilité et de sa hargne de vivre. Albertine n’a malheureusement pas pu profiter longtemps de son succès, puisqu’elle est décédée à Montpellier, en 1967, à l’âge de 30 ans à peine, suite à un accident d’anesthésie lors d’une opération qui devait réparer son astragale (os du pied) abimé des années plus tôt, alors qu’elle s’évadait de prison.
C’est l’écriture qui a permis à Albertine de retourner vers une vie assagie. Un exemple merveilleux de réhabilitation sociale par la littérature. Une plaque commémorative ornera désormais l’entrée de l’édifice.
Le baptême aura lieu à l’occasion du 20ème anniversaire de la Médiathèque le vendredi 24 septembre 2010. Une exposition est également visible jusqu’au 4 octobre. Voir le programme de la manifestation.
